« Ils me l’ont fait à l’envers… » : Les mauvaises expériences de Gerry Taama avec des citoyens de la diaspora
Le politicien togolais Gerry Taama a récemment partagé une série expériences déconcertantes qu’il a vécues avec certains membres de la diaspora togolaise. Dans une publication sur les réseaux sociaux, il a exprimé sa frustration face aux comportements négatifs qu’il a souvent observés lorsque les membres de la diaspora rentrent au pays.
Outre son statut de politicien, Gerry Taama est connu pour ses anecdotes et ses coups de gueules poignants sur la toile.
Récemment, l’opposant togolais a tenu à crier son ras-le-bol, contre des attitudes déplacées ce certains citoyens de la diaspora.
Pourquoi certains frères de la diaspora font-ils ça systématiquement ?
Je ne sais pas si ma tête est morte avec eux, mais souvent je n’ai que des expériences négatives avec nos frères de la diaspora quand ils reviennent au pays.
Entre 2014 et 2017, j’avais une agence de tourisme avec location de voitures. Trois de nos frères de la diaspora me l’ont fait à l’envers. Au départ, on faisait 50% à la prise de la voiture et 50% à la remise. Le premier a laissé la voiture à l’aéroport, et nous a appelé de l’avion en nous disant de récupérer les clés chez un agent à l’aéroport, qu’il enverrait l’argent après, ce qu’il n’a jamais fait. Un autre a remis le véhicule à son cousin, qui l’a ramené 3 jours plus tard, toujours avec la promesse de payer au retour. En vain. Plus tard, j’ai changé en exigeant le paiement complet du coût de la location. Un de nos frères a pris le véhicule pour 10 jours, l’a ramené 20 jours plus tard, un dimanche, en disant au gardien que c’était réglé.
En 2015, un seul frère de la diaspora m’a aidé dans la campagne. Il m’a envoyé 50 euros par PayPal. Après la défaite, il m’a fait une scène pas possible parce que je ne lui avais pas fait un compte rendu détaillé de l’usage de ses 50€, pour une campagne ayant coûté 220 000 € environs. Comme ils étaient toujours sur PayPal, je les lui ai rendu. Et il m’a engueulé, soit disant que je me crois.Pour revenir à mon coup de colère, il y’a maintenant 11 jours qu’un autre frère de la diaspora m’a contacté pour que j’utilise la notoriété de ma page pour l’aider à retrouver son portefeuille. En règle générale je refuse ce genre de requête, juste pour éviter que ma page ne devienne une espace d’annonces. Mais j’ai pensé au désarroi de ce père de famille ayant perdu autant de documents, et j’ai fait une annonce de mon cru. Et vous avez été nombreux à relayer. Je vous remercie du fond du cœur pour cela.
Je m’attendais à recevoir après publication, un petit mot de sa part, juste pour dire qu’il avait vu que j’avais fait l’annonce, et pourquoi pas, remercier. Rien. Pire, beaucoup de personnes ont posé des questions sur le lieu de la perte, l’heure, la description même du portefeuille, sans aucune réaction.
Cela fait maintenant deux semaines qu’il a perdu son portefeuille et s’il ne l’a pas trouvé, je crois que c’est mort. Mais je n’en sais rien puisque je n’ai plus eu aucune nouvelle. Et ce n’est pas normal.
Donc, oui, je suis énervé. On se plaint du racisme des blancs, mais certains de nos frères quand ils reviennent au pays, on dirait que nous qui vivons ici sommes de l’ère du cromagnon. Petit t-shirt qu’il a acheté à 5€ dans un marché dans la banlieue, on va te faire déplacer de Agoè à baguida pour venir chercher, parfois même tu vas te déplacer plusieurs fois, alors que toi-même tu portes t-shirt de 10 000f, et tu mets 5000 f pour le déplacement. 5€ ça fait 3300f. Parfum de 15 euros qu’il te donne, il va te faire l’historique de ce parfum on dirait, c’est lui-même qui a fabriqué ça. Pourquoi vous faites ça ?
En vérité en vérité, je vous le dis, si ce n’est pas à cause du chômage, vivre au pays est bon, sauf si la politique t’intéresse trop. J’ai fait 5 ans de diasporitude, et je vais au moins 3 fois par an en Europe, en-dehors des équipements électroniques, je n’achète plus rien là-bas. Le costume que tu prends à 300€ (200 000f) là-bas, tu trouves le même à 60 000 f à Lomé. Même qualité, c’est moi qui vous le dis, car c’est le même chinois qui a fabriqué les deux. Chez eux, il ajoutent l’argent pour que ça donne l’impression à ceux qui en achètent qu’ils sont quelque chose. Sinon, douményon. Ti korgou bahom.
Voilà, j’ai encore écrit beaucoup. Quand je suis fâché, j’écris beaucoup. Si demain quelqu’un perd son bic, qu’il aille sur radio Lomé faire annonce. J’ai deux élections et un congrès qui m’attendent cette année.
Dites moi si vous avez eu d’aussi mauvaises expériences avec nos frères de la diaspora. Attention. Je ne généralise pas, mais j’ai personnellement et majoritairement des mauvaises expériences. C’est peut-être ma tête qui est morte avec eux (les kabyès et les nawda comprendront).
Enervons nous vivants.
